
Biographie
Biography
Biografía
C’est en analysant sa fascination pour les têtes sculpturales de Modigliani ainsi que pour les œuvres de Picasso et Basquiat, que son travail de recherches plastiques s’est orienté vers l’art africain traditionnel. En s’initiant puis en approfondissant certaines cultures, il découvre le sens et l’extrême richesse de leurs langages. Même si ces pièces sont issues d’un passé parfois lointain, il en ressent une dimension très contemporaine. Son travail de recherche se situant principalement sur la forme et les lignes, à travers les portraits et les postures, son regard s’est posé naturellement sur les masques et les statues africaines.
Parallèlement, Fred Guillet est issu d’une culture occidentale. Depuis ses études aux Beaux-Arts, ses références artistiques sont plutôt celles de l’Art Moderne, du Pop Art à la Figuration Libre. Aussi, souhaite-t-il placer son langage entre ces mondes, comme une passerelle entre l’art africain traditionnel et l’art contemporain. C’est une invitation à la découverte réciproque entre les cultures, entre le passé et le présent, entre l’expression sculpturale et picturale.
Ses premières toiles ont permis de définir son univers de travail et de poser son langage. A partir d’un important travail de recherches iconographiques sur les différentes cultures, il choisit les pièces qui sont principalement des statues d’ancêtres ou commémoratives, comme des modèles humains dont il souhaite «tirer le portrait». Il essaie de comprendre l’histoire et le vécu de chaque pièce, leur contexte de création et leur usage, d’en saisir le sens et la signification, de percevoir leur dimension spirituelle. Dépourvues de leurs volumes, il les représente fidèlement dans un environnement minimaliste pour mieux en révéler les lignes et les formes par un halo de lumière. Les êtres sont volontairement uniformisés dans un gris neutre afin d’en faire ressortir les particularités. La matière est occultée et n’est que partiellement suggérée. Les couleurs originaires de pigments naturels ou synthétiques, se déclinent de manière quasiment monochrome sur chaque tableau et contrastent nettement avec la densité du noir. Les statues, déjà considérées comme des icônes, semblent poser et peuvent parfois communiquer entre elles. Ainsi représentées, l’échelle du temps s’efface et les statues d’art africain traditionnel s’inscrivent dans une autre dimension en s’invitant dans le monde d’aujourd’hui. Le résultat est une galerie de portraits contemporaine des cultures africaines.